lundi 18 août 2008

Les zones marines « mortes » se répandent dans le monde.

On compte désormais près de 400 zones côtières où la pollution a asphyxié toute vie sous marine dans le monde. D’après une étude américano-suédoise, ces chiffres augmentent de façon exponentielle. Ces zones seraient localisées principalement dans les endroits où vivent une forte densité de population et où sont déversées des grandes quantités de substances nutritives. Notamment les phosphates et des nitrates issus des engrais. Ce phénomène est appelé « l’eutrophisation ». Cet apport d’engrais fait proliférer des algues. Puis des microbes apparaissent, qui se nourrissent de l’oxygène. Les autres plantes, les microorganismes et les poissons meurent ensuite de manque d’oxygène. Petit à petit, les zones côtières où l’eau stagne se transforment en cimetières marins. Ces dernières années, la Mer Baltique, la Mer Noire, le Golf du Mexique, l’Est de la Chine et le Détroit de Kattegat en Norvège, ont été touchés. Les scientifiques pensent que le réchauffement climatique pourrait encore aggraver le phénomène.

mardi 24 juin 2008

ça manque d'images tout ça




Alors voici. Une commande en cours qui dure jusque fin décembre, le suivi d'un chantier de fouilles à Perpignan. 330 tombes à fouiller en quelques semaines, des sépultures protohistoriques, VIII-VIe siècle avant notre ère mais aussi du IIIe et IV siècle après J.C. Le tout sous une chaleur infernale.

lundi 16 juin 2008

Tu ne joueras point

Certaines clauses d'un règlement de copropriété sont réputées "non écrites", car contraires à la loi. Idéal pour effacer d'un coup de baguette les velléités autocratiques de voisins acariâtres ! Mais s'il est interdit d'interdire les fleurs aux balcons, la possession de chiens, ou de chats, il n'en est pas de même concernant les enfants. Cela ne semble gêner personne qu'ils puissent faire l'objet d'une clause, belle et bien écrite, celle là, et si courante à l'ombre de nos cours parisiennes : "dans les parties communes, tu ne joueras point". Un couperet pour les parents qui oseraient laisser leur rejeton s'initier à la trottinette, voire au vélo, dans le seul espace libre de tout engin motorisé du quartier. "Ils n'ont qu'à aller au parc !", rétorquent les retraités, et vieilles filles en tout genre. Entre le parc de Belleville, avec ses pentes à 15% et celui des Buttes Chaumont où les deux roues sont interdits, merci du conseil. A peine le temps de dessiner trois fleurs de craie sur le bitume, d'admirer la danse des bulles de savon, et les gardiens de la règle écrite vous font dégager à coup de "Remontez chez vous avec vos mioches, et qu'on ne les entende surtout pas rire, courir, chanter." De quoi nous mettre en résistance. Mais l'instant magique est ruiné. La plus belle bulle vient de vous éclater dans les yeux. Plus qu'une envie, c'est de rentrer.

vendredi 23 mai 2008

Les médecins, des prestataires de service?

Les professionnels de la santé doivent désormais informer leurs patients de leurs dépassements d’honoraires pour tout acte de soin. L'outil principal : le devis à faire signer avec "bon pour accord". Le professionnel ne respectant pas la règle sera soumis à des sanctions financières d'un montant égal au dépassement.

Cette démarche mise en place par Roselyne Bachelot vise d'un côté à protéger le porte-monnaie des patients et d’un autre, à sauvegarder les deniers de la Sécurité Sociale.

Mais cela a aussi ses côtés pervers : banalisation des soins comme simple acte marchand et création d’un système à double vitesse.

Résultat : il y aura ceux qui pourront se permettre de se payer les services d'un professionnel de la santé ... et les autres qui devront se contenter d'aller consulter ceux du secteur 1 (conventionnés par la Sécurité Sociale assurant un non dépassement des honoraires), mais dont l'accès est encombré et ne préfigure en rien la qualité.

Dirigeons-nous vers un système de soin à l'anglo-saxonne où l'économie prévaut sur la santé? Un praticien pourra-t-il refuser de soigner dans le cas d’un refus de signature de devis ? Paperasses versus soins. Ethique versus économie.

Il ne restera donc aux malades qu’une solution : souffrir en silence… dans l’attente d’un devis.

lundi 19 mai 2008

Les vrais enjeux des énergies renouvelables

Les énergies renouvelables sont non polluantes certes, mais leur principal intérêt est ailleurs. Elles peuvent rééquilibrer la donne énergétique mondiale. 
Il ne faut pas rêver, les énergies renouvelables ne résoudront pas tout. Elles ne seront jamais suffisantes pour assurer notre quotidien. Moteurs hybrides, ampoules basse consommation, chauffage à meilleur rendement, lessives à froid… nous disposons aujourd'hui en Europe des technologies qui permettraient d'économiser jusqu'à 30% d'énergie. Ajoutons à cela une production locale de 30% d'énergies renouvelables, il ne resterait que 40% d'énergies conventionnelles à acheter pour assurer notre consommation actuelle. S'affranchir en partie des hydrocarbures, ne plus dépendre totalement des ressources étrangères n'est plus un rêve mais une nécessité. Imaginez une nation qui réduise de plus de la moitié ses factures payées à d'autres pays. Plus autonome, elle deviendrait enfin adulte. Elle pourrait imaginer son propre système vertueux sans se définir systématiquement par rapport aux autres nations. Elle pourrait investir cet argent dans des domaines d'avenir comme l'éducation et la recherche. Cette prise d'indépendance et cet impératif de consommer mieux pourront, s'ils sont décidés politiquement, offrir aux Européens un réel avenir.

mercredi 14 mai 2008

Médicaments low-cost de Leclerc

Après les bas prix revendiqués par Leclerc pour sauver notre pouvoir d'achat, voilà que la chaine de distribution prend un malin plaisir à se prendre pour une pharmacie. La promesse : la vente de médicaments non remboursables par la sécurité sociale dans ses magasins.
La cour d'appel de Colmar a donné raison à Leclerc en rejetant la demande de deux syndicats de pharmaciens et du regroupement Univers pharmacie de cesser sa campagne d’affichage.
Va-t-on vers une banalisation de l'achat de médicaments en supermarché? Quel est le contrôle qui encadre cet achat? Cette politique sert-elle réellement le consommateur ou favorise-telle l'industrie pharmaceutique?
La question fait débat surtout autour de la santé où le corps médical ne voit pas non plus d'un très bon œil l'encouragement de cette automédication en libre service.

vendredi 2 mai 2008

Trois nouveaux OGM présentés à Bruxelles


Le 7 mai, à la Commission européenne votera la mise sur le marché de trois nouvelles PGM (Plantes génétiquement modifiées) deux maïs et une pomme de terre.

Les maïs sont résistants aux pesticides et la pomme de terre contient un antibiotique. Les ONG de protection de l’environnement, tentent un lobbying contre le vote favorable envers ces cultures et appellent les citoyens à signer une pétition via leurs sites internet. Les ONG accusent ces OGM de ne pas avoir été assez évalué. Pour elles, le processus d’évaluation en Europe ne garantit en rien la protection de l’environnement et de la santé humaine car les études menées par L’Afssa, (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) se basent sur les données transmises par les fabricants d’OGM et pas sur une expertise indépendante.

Après le vote, les députés débattront plus généralement de l’avenir des OGM en Europe .

mercredi 30 avril 2008

Des européens inégalement branchés

L'Europe connait un clivage technologique nord-sud. Les nordiques sont les champions de l'équipement Internet. D’après l’Institut GFK , les Islandais sont les plus grands consommateurs européens, avec 88% d’internautes parmi la population âgée de plus de 14 ans, devant les Finlandais (81%), les Norvégiens et les Danois (76%). La France compterait 56% d’internautes, un peu moins que l’Allemagne et la Grande-Bretagne, mais plus que l’Italie (53%), le Portugal (45%) ou l’Espagne (35%).

vendredi 25 avril 2008

ACCUEILLEZ DES ABEILLES CHEZ VOUS

La pollution généralisée de l’air, du sol et de l’eau, a fragilisé les colonies d’abeilles. Elles subissent en ce moment et partout dans le monde, un affaiblissement appelé « syndrome d’effondrement des colonies ». Comment aider ces insectes sympathiques ? En leur offrant chez vous un bout de balcon ou un coin de jardin !

Les abeilles sont apparues sur Terre il y a plus de 80 millions d’années et ont très peu évolué depuis. L’Abeille domestique, Apis mellifera, vit en colonies atteignant jusqu’à 50 000 individus. L’abeille joue un rôle-clé dans la pollinisation. Sans elle, plus de fruits, plus de légumes. Il y a donc urgence à la sauver !
Arbres fruitiers et plantes à fleurs
Au jardin, plantez une haie fleurie ! Choisissez des troènes, dont les abeilles raffolent et qui ont un puissant parfum. Pour ajouter en biodiversité, faites courir dans la haie une rose trémière, pour son odeur sucrée. Si le jardin est grand, n’hésitez pas à planter des arbres fruitiers, comme des pommiers ou des cerisiers. Privilégiez toujours les fleurs simples aux croisements des horticulteurs. Près de la maison, plantez une glycine, qui sera souvent visitée par les abeilles. Dans les endroits ensoleillés, faites pousser de grandes brassées de lavandes ou un grand buddleia, (ou lilas sauvage). Succès garanti !
Fleurs au balcon
Les plantes mellifères sont celles visitées par les abeilles. Elles viennent y chercher nectar et pollen pour le transformer en miel. Dans un pot, vous pouvez mélanger plusieurs espèces de plantes à fleurs. Des bruyères à callunes pour l’automne, un petit chèvrefeuille, de la menthe, de la citronnelle et même l’herbe à chat, la cataire, aux délicates fleurs mauves qui rendent à moitié fou les matous ! Veillez à étaler la floraison sur toute l’année. Si le cœur vous en dit, offrez le gîte à d’autres espèces d’abeilles, en installant dans un coin du balcon un nichoir pour l’abeille solitaire. Cette cousine de l’abeille domestique, grande pollinisatrice, est aussi très menacée dans les régions de grande culture.

mardi 15 avril 2008

Le bord du gouffre ?

Fonds monétaire international, Banque mondiale, ONU… Les grandes institutions mondiales commencent de paniquer face à la multiplication des "émeutes de la faim" sur la planète et leur inquiétude est largement relayée ces jours-ci par la presse. Surgissant dans les pays les plus malmenés, les émeutes semblent avoir de beaux jours devant elles, malheureusement. Avec pour cause première la fermeté des prix des matières premières agricoles. « Ce qui survient est une catastrophe principalement pour les populations citadines du Sud » estime Lucien Bourgeois directeur des études économiques de l'Assemblée permanente des Chambres d'agriculture.


Le tableau dressé est souvent noir qui entrevoit une déstabilisation politique d'une bonne partie des pays les moins développés par le seul fait de la hausse des prix alimentaires qui pourrait plonger 1,2 milliards de personnes dans la misère. Phénomène amplifié par la dépréciation du dollar américain qui risque de toucher la Chine et le Japon. « Tous les éléments de la croissance sont pourtant là, portée par la démographie ou le développement économique de l'Asie, Chine comprise » regrette en substance Jacques Le Cacheux, chercheur à l'Observatoire français des conjonctures économiques. « La clé du problème réside dans l'élasticité de l'offre. Si nous avons en Europe quelques moyens d'ajustements, l'offre de terres agricoles la plus conséquente est située en Amérique du Sud, et au Brésil notamment » précise-t-il encore.

Haro sur les biocarburants

Largement montrés du doigts comme étant le principal facteur de troubles, les biocarburants ne sont finalement pas les seuls responsables. « Avec un prix du pétrole à 100 $ il est clair qu'ils représentent une alternative incontournable, même sans incitation fiscale » juge Jean-Marc Boussard (labo Mona, Inra Ivry). « Si le pétrole reste à ce niveau de prix, alors la tension sera très forte sur les produits alimentaires prévient-il. Pour Lucien Bourgeois, l'accent mis sur les biocarburants aux USA notamment, qui vont y consacrer près de 140 millions de tonnes de céréales cette année, a une visée purement stratégique.

« Il s'agissait pour les États-Unis de montrer à Hugo Chavez et à l'Iran qu'ils n'avaient pas peur » avant d'ajouter « les USA ont une stratégie économique cohérente, ils avaient procédé de la même manière dans les années 70 alors que confrontés à une crise économique intense en pleine guerre du Viet-Nam, comme aujourd'hui avec les subprimes, ils ont décroché le dollar de l'or. » Reste que les conflits d'usages annoncés pour le terres agricoles sont devenus réalité.

Dénonciation

Mais les trois chercheurs s'entendent surtout pour fustiger l'absence d'organisation, la loi du marché dérégulé, et appellent les gouvernements à reprendre la main. « Dans tous les pays, les prix ont tellement baissé ces dernières années que les agriculteurs se sont découragés… Il faudrait que les gouvernements reprennent les choses en main, qu’on réinstalle des systèmes de régulation de l’offre agricole, comme il en existait dans les années 1930 ou 1950 même s’ils avaient des défauts. C’est une hérésie de compter sur le marché pour réguler les produits agricoles » tempête Jean-Marc Boussard. Là est le fond de la question et la réponse relève bien plus du politique que de l'économie pure.

lundi 14 avril 2008

"Rendez-nous nos docteurs!"

Marie-Louise BOUKA, ancienne infirmière, approche de la soixantaine. Elle vient du Congo, de Brazzaville, la capitale. Elle parle d'une migration forcée vers la France, parce que sa santé, un jour, a vacillé. Elle n'a pas trouvé d'autres moyens pour se soigner. Mais si elle avait eu le choix, elle serait restée là-bas, dans son pays.
"Vous savez, la France nous a enlévé tous nos médecins!" s'exclame-t-elle. Elle explique que les étudiants en médecine du Congo viennent compléter leur formation dans l'héxagone.... et ne reviennent plus. "Comment voulez-vous vous faire soigner correctement. Nous avons maintenant des hôpitaux sans médecins. On se retrouve alors en France, malgré nous! La vie en France, ce n'est pas forcément le paradis. C'est même la galère. Dîtes à votre gouvernement de nous rendre nos docteurs !".
Elle secoue la tête, soupire. "J'aimerais tellement revenir au pays..."

jeudi 10 avril 2008

La loi sur les OGM a été adoptée de justesse hier à l’Assemblée nationale.


249 voix contre 228. C’est la loi que le gouvernement Fillon aura eu le plus de mal à faire adopter. Cette loi a finalement été adoptée malgré la division au sein de la majorité UMP. En effet, 1 élu du gouvernement sur 4 a voté contre ce projet de loi. Sur leurs sites respectifs, les ONG se déchaînent. Greenpeace déplore un « concours de lâcheté et d'irresponsabilité active ». De son coté, l'ancienne ministre de l'environnement et membre du MoDem, Corinne Lepage explique que « Le gouvernement est en train de prendre la responsabilité historique de mettre en cause la santé des Français." L’avant-veille, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait critiqué son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo et le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé. François Fillon a demandé à la secrétaire d'Etat à l'écologie de s'excuser publiquement avant le vote de la loi. Ce qu’elle a fait depuis, assurant le groupe UMP de son soutien et de sa solidarité quant à ses décisions. Le projet de loi sera examiné par le Sénat, sauf changement de programme, les 15 et 16 avril prochain.

mercredi 9 avril 2008

une photo d'avion en passant

Pas de temps ces jours ci, mais quand même, un petit clin d'oeil du sud. Le reste des photos est à voir ici en cliquant là.

mardi 1 avril 2008

Débat sur les OGM à l'Assemblée nationale

Hier, l’association Greenpeace a déposé neuf tonnes de maïs "sans OGM" devant le siège de l'UMP à Paris, pour "une loi garantissant une agriculture avec 0 % d'OGM, conformément aux conclusions du Grenelle de l'environnement et aux souhaits de la population". Une action symbolique alors qu’en ce moment même et pendant trois jours, les députés de l’Assemblée vont débattre du futur projet de loi sur les conditions de culture des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) pour se mettre en conformité avec le droit européen. Le texte initial déposé par le gouvernement était dans la droite ligne des recommandations du Grenelle de l’environnement et garantissait une protection contre la contamination OGM. Mais après son passage au Sénat le 8 février 2008, le texte avait déjà perdu de son esprit en proposant « la liberté de consommer et de produire des OGM destinés à l’alimentation ou de ne pas le faire” au lieu de la phrase « avec ou sans OGM». Pendant ce temps, les associations environnementales montent au créneau. Greenpeace, la Confédération Paysanne, les Verts ont manifesté samedi et tirent la sonnette d’alarme pour que le texte ne soit pas adopté tel quel. C’est sans compter sur le lobbying des agro-industriels qui poussent à ce que le texte soit adopté sans modifications allant dans le sens de la protection des cultures.

lundi 31 mars 2008

B*otanic se lance dans le développement durable.


Ils se sont donnés trois ans. Trois ans pour réformer complètement leur entreprise et leurs produits. Dans ce « pacte » qu’ils vont engager avec le consommateur, les magasins de jardinage B*otanic ont prévu de tout changer : de jardiner, de produire, de commercer autrement. Leur idée ? Faire entrer le développement durable dans l’ensemble de leur offre publique. Vaste chantier. Depuis leur fournisseur jusqu’aux acheteurs, faire bouger les mentalités. Moins d’emballage, moins de transports, zéro pesticides, multiplier les meubles de jardin en bois certifiés, les pots recyclables en sphaigne et en bois et aller jusqu’à proposer des décorations de Noël, qui ne seront plus achetées en Asie mais fabriquées par des artisans français. Pour encourager ces changements, B*otanic mettra à disposition des clients une bibliothèque, un marché bio et des cafés philo écolos. Ce changement, ils l’avaient initié en janvier 2008, avec un acte fort, retirer de leurs rayons tous les produits phytosanitaires (pesticides) et proposer systématiquement à leurs clients des produits moins dangereux pour le jardinage. Mais se lancer dans le développement durable est un changement de grande ampleur. Cela met l’entreprise devant bien des difficultés : comment être sûrs à 100% des produits labellisés « commerce équitable » ? Comment responsabiliser les fournisseurs ? « Nous nous engageons dans une grande démarche : devenir la 1ère chaîne alternative proposant des produits qui protègent l’environnement et la santé humaine. » explique Christine Viron, responsable du développement durable chez B*otanic. « Nous ne savons pas encore si notre bilan sera bon, si nous réussiront tous les points de ces engagements, mais nous voulons au moins essayer de changer »…Rendez- vous en 2010 donc, pour voir si ces engagements seront tenus. D’ici là…souhaitons leur bon courage.

vendredi 21 mars 2008

Devenez Phénologue! (billet spécial printemps)

La phénologie, c’est l’étude de l’apparition d’événements périodiques dans la nature, par exemple, le retour des hirondelles, l’apparition des bourgeons ou les premières fleurs au printemps. Avec le changement climatique, les cycles ont été bousculés. Certains arbres fleurissent trop tôt, des insectes pollinisateurs n’ont rien à manger. La photosynthèse capte le CO2 dans l’air. Or les périodes de photosynthèse varient avec le changement climatique. Cela a une incidence sur la concentration de carbone dans notre atmosphère. Pour étudier ces phénomènes, le CNRS vient de lancer L’Observatoire des Saisons. Un guide interactif sur Internet où chaque citoyen peut rentrer des données sur un sujet choisi : un carré de forêt à coté de chez lui, les arbres fruitiers de son jardin ou encore les insectes du jardin public à deux pas de là. Avec cette grande enquête à l’échelle de la France le CNRS espère collecter des données pour modéliser des systèmes et donc connaître plus précisément l’évolution de la nature et du climat. Si vous voulez apporter votre petite pierre à l’édifice, visitez leur site !


http://www.obs-saisons.fr/rubrique.php3?id_rubrique=3

lundi 17 mars 2008

L’association Kokopelli condamnée

La condamnation est tombée : 12.000€ pour le grainetier Baumaux et 23.000€ pour l’Etat et la fédération des industriels de la semence (FNPSPF). Kokopelli, qui tire son nom d’un dieu amérindien, est une association regroupant une dizaine de producteurs de semences anciennes et oubliées, non inscrites au catalogue officiel. Alors que 95% des variétés potagères ont disparu depuis le début du 20ème siècle, Kokopelli s’acharne à conserver une biodiversité de goûts, de formes et de saveurs inestimable. N’ayant pas le droit de vendre ces variétés anciennes, Kokopelli a décidé d’en offrir à ces membres, avec pour seule obligation de faire pousser la variété et de récolter ensuite de nouvelles graines. Or, en France, même le don de graines est illégal. Face à eux, quelques multinationales, qui se sont données pour mission d’éradiquer les savoirs alternatifs afin de garder le monopole sur les semences. Malgré les effets d’annonce du gouvernement (quelques jours après la condamnation de Kokopelli, alors que des centaines de messages affluaient de toute la France en soutien à l’association, Nathalie Kosciusko-Morizet, sécrétaire d'Etat chargée de l'écologie, a annoncé sur France Inter qu’elle ne laisserait pas l’association tomber) ils devront bien payer cette amende, et toutes celles qui suivront, car ils continueront à donner à leur membres des graines anciennes.
Pendant ce temps, en Norvège, on inaugure à grand frais une « Arche de Noé des semences », pour conserver dans le permafrost les graines qui nous servirons dans le futur. Mais lorsque les OGM auront contaminé tous les champs, qui aura les moyens d’aller chercher des graines dans cette arche ? Sûrement pas le jardinier amateur, mais bien quelques multinationales privilégiées.

lundi 3 mars 2008

Skenderaj, berceau de l'indépendance kosovare


La petite ville de Skenderaj (en albanais) - Srbica (en serbe) - est le berceau de l'armée de libération du Kosovo (UCK). Hashim Thaci, l'actuel Premier ministre qui déclara l'indépendance de la province le 17 février 2008, est né ici. Engagé dans les premiers groupes armés clandestins d'Albanais du Kosovo, il devint l'un des leaders de l'UCK. Ses détracteurs lui prêtent toutes sortes d'activités mafieuses et criminelles qui auraient financé la lutte indépendantiste (voir Courrier International n°904 - 28 fév au 5 mars 2008).
Dans cette petite localité rurale, où vivent 12.000 Albanais, divers monuments rendent hommages aux héros et martyrs de la "guerre de libération". Dans un gigantesque cimetière, reposent l'ancien commandant de l'UCK Adem Jashari, et 56 membres de sa famille et amis. Ils furent tous assassinés le 6 mars 1998 sur ordre de Slobodan Milosevic. Par ce crime, le Président serbe pensait décapiter le mouvement indépendantiste kosovare. L'effet fut inverse. 
Aujourd'hui, la maison d'Adem Jashari est devenue un lieu de pèlerinage. Les Albanais, qui le considéraient comme leur Robin des Bois, la visitent en famille. Un échaffaudage construit tout autour de la bâtisse en ruine permet d'observer de près les exactions : impacts de balles, tirs d'obus et poutres calcinées. Visiblement, les Serbes n'ont pas fait dans la dentelles. L'effigie du commandant est partout : photo géante, buste grandilocant. A 200 m de là, une autre maison dévastée est elle aussi munie d'échaffaudages. Devant, sur une stèle en pierre noire sont gravés les visages des parents Jashari, eux aussi supprimés.

jeudi 28 février 2008

Manuel de Granada













Granada, España, 27 janvier 08

Calle Angulo, numero Uno (quatrième épisode)

La huerta de San Vicente fût un hâvre, sûrement, pour le poète Lorca, tandis que s’agitaient jusqu’aux tréfonds de l’Espagne quelques “sanglots longs de violons automnaux”. La république bouillait, en danger, les nationalistes, ceux qui deviendront les franquistes, s’agitaient tout autant. Et voici Grenade une nouvelle fois plongée dans l’Histoire, comme tant de siècles en arrière lorsque la pression catholique au XVe se fit étreinte insoutenable et jusqu’à Boabdil, dernier sultan d’Al-Andalus, du Royaume de Grenade qui remit les clés de la ville à Isabelle la Catholique et Ferdinand d’Aragon. Boabdil, sommé de “pleurer comme une femme ce qu’il n’avait pas su protéger comme un homme”. Mais c’est toute l’Espagne qui pleure Garcia Lorca de n’avoir pas su le protéger. Garcia Lorca, assassiné par simple calcul politique d’un chefaillon local si l’on en croit les dernières révélations de l’écrivain Ian Gibson (“El Hombre que detuvo a Garcia Lorca”, éd. Aguilar, sept. 2007), au bout d’une nuit de prison en compagnie - comment pouvait-il en être autrement - d’un torero et d’un bandillero, dans uen forêt qui ne vit pas le soleil se lever ce jour là, à une portée de fusil de l’Albaicin, du côté de Viznar. Et toute l’Espagne, ce matin là, très vite, qui se réveille, la nouvelle fusant à la surface du pays comme une traînée de poudre stupéfiante, et toute l’Espagne qui prend alors immédiatement conscience du crime, fascistes compris, sauf les plus obtus et incultes naturellement, qui mesure l’incongruité de ce geste stupide. Mais on avait bien assassiné Jaurès, pourquoi pas Lorca ? Sous les murailles de l’Alhambra, dans sa Carmen aux volets bleus, les Carmen, ces maisons typiques de Grenade articulées autour d’un jardin reposant, Manuel de Falla ne rêvait pas encore à Buenos Aires, mais il devrait voir, la ville n’était pas gonflée comme aujourd’hui, il devait voir la maison de son ami Federico, depuis cette petite maison où Manuel et sa soeur vivaient simplement pour la musique, et la poésie, de Federico, notamment.

lundi 25 février 2008

Kosovo : indépendance J-8


Sous le ciel d'hiver, la campagne kosovare a triste allure. Des guirlandes de sacs plastique décolorés s'accrochent dans les arbres et jonchent les lits des ruisseaux. A l'abandon, des épaves de voitures rouillent lentement mais sûrement. De multiples décharges exhibent à ciel ouvert les souillures d'une société de consommation qui n'a pas encore accès au recyclage. Sans accotement et coupées par des chemins de terre, les routes sont irrémédiablement boueuses. Les voitures sont toutes recouvertes d'une couche opaque. Chaque bourgade possède ses laveurs de voitures. Pour 1 à 2 euros, ils passent votre carrosserie au karcher puis l'essuient au chiffon. Un boulot rude, du matin au soir dans le froid, le vent et l'humidité… un boulot précieux qui rapporte une dizaine d'euros par jour. 

Au sud de Mitrovica, l'espace rural est jalonné de fermes et de petits cimetières musulmans. Des panneaux publicitaires vantent - ou vendent - une vie idéale avec mariage, crédit et voiture de luxe… Ici, les Albanais reconstruisent à tour de bras. Même en plein champs, de gigantesques maisons en briques s'élèvent un peu partout. Des habitations de deux à trois étages, avec de grandes baies vitrées et des terrasses surélevées. Le style est plus fonctionnel qu'élégant. Les quelque 200 à 250 m2 habitables doivent accueillir deux à trois générations d'une même famille. On dit que les Kosovars n'auraient pas confiance dans leurs banques et investiraient tout ce qu'ils possèdent dans leur maison. Les Serbes ne reconstruisent pas ici. 200.000 ont fui le Kosovo depuis 1999. Ceux qui restent vivent reclus dans les enclaves et tremblent d'en sortir. 

(à suivre)
 

vendredi 22 février 2008

En 20 ans, le risque d’avoir un cancer a doublé

Si on met de coté le vieillissement naturel de la population et le perfectionnement du dépistage, l’augmentation du risque d’avoir un cancer est tout de même de 52% pour l’homme et 55% chez la femme. Ces sont les données rendues publiques le jeudi 21 février, par l'Institut de veille sanitaire (InVS). En 2005, il y a eu 320.000 nouveaux cas de cancer (180.000 chez les hommes et 140.000 chez les femmes).
Par contre, le risque de mourir d’un cancer a lui considérablement baissé, (24% de risques en moins). Si on résume, on peut dire qu’il y a en France plus de cancers, mais qu’on soigne mieux. Un rapport qui fera encore gronder les « lanceurs d’alertes ». En effet, certaines ONG environnementales, comme l’Alliance pour la Planète, prédisent qu’un homme sur deux et une femme sur trois aura un cancer dans les années qui viennent. Et ces ONG continuent de s’indigner que le risque environnemental ne soit toujours pas suffisamment pris en compte par les pouvoirs publics. En effet, ces derniers privilégient la recherche sur les soins, au lieu de chercher réellement à éliminer les causes du cancer. Le débat reste ouvert entre le "tout prévention" et le "tout médical".

Kosovo : indépendance J-9


La route principale qui mène de Gracanica à Pristina surplombe la ville. Une brume grisâtre recouvre la cité, devenue ces dix dernières années un pôle stratégique des Balkans. Entre une foule de bâtiments en construction, la pointe d'un minaret se profile. La ville est en pleine expansion. En périphérie se multiplient les centre commerciaux, les concessionnaires de voitures (marques allemandes surtout). Le salaire moyen n'est pourtant ici que de 200 euros par mois. Plus de la moitié de la population est sans emploi. 90% des Serbes. Mais l'omniprésence depuis 1999 des équipes internationales (ONU et OTAN) a changé la donne pour certains. Ceux qui ont la chance de parler anglais et de travailler pour les instances étrangères s'en sortent plutôt mieux. 
Lettres capitales rouges sur fond blanc, un grand panneau publicitaire clame en anglais "INDEPENDANCE nous sommes prêts". L'aigle albanais à double têtes apparaît en arrière-plan. Il semble que l'hôtel Afa ait anticipé les événements. Pas de précision encore sur la date de proclamation d'indépendance. Le Premier Ministre Hashim Thaci répète, depuis sa nomination en novembre dernier, que le Kosovo sera indépendant en 2008. "Les élections présidentielles en Serbie n'y changeront rien." Poussé par une population à 90% albanaise qui a de bonnes raisons de s'impatienter, l'ancien leader de l'UCK (armée de libération du Kosovo) se veut l'homme d'un Kosovo indépendant. "C'est une question de jours…" disait-il à la veille du scrutin serbe. Dans un café saturé de fumée - la loi antitabac n'est pas encore passée par-là - on commente avec sarcasmes les derniers exploits de Vojislav Kustunica. Le très conservateur premier ministre de Serbie vient de refuser de signer l'accord pour l'entrée de son pays dans l'Union Européenne. La fierté serbe n'a pas de limite, semble-t-il.

(à suivre)

mercredi 20 février 2008

Gracanica, monastère orthodoxe du 14e siècle








Kosovo : indépendance J-10

Atterrie à Skopje (Macédoine), je traverse les montagnes qui mènent au Kosovo. 17h, la nuit est tombée sur la route sinueuse aux nids de poule innombrables. Dans un virage, le poste frontière s'annonce à la lueur des phares. "Dobredan" (bonjour), passeport, papiers du véhicule. Je suis au Kosovo. Le président serbe Boris Tadic vient d'être réélu. J'emprunte l'unique route qui mène à Pristina. En 1999, les blindés des forces de l'OTAN s'y embouteillaient sur de longs kilomètres. Ils allaient bloquer l'arrogante offensive d'un tyran - Slobodan Milosevic - et administrer la région. L'organisation internationale est toujours en place. Mais ici la majorité de la population - albanaise - n'aspire qu'à une chose, l'indépendance. 

19h, Gracanica, l'enclave serbe au sud-est de Pristina, 30.000 hab. Je devine dans la pénombre la silhouette du monastère. Une merveille, m'a-t-on dit, inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco. L'hôtel est juste derrière. Le patron ne parle pas anglais mais le comprend un peu. Son sourire, son sens du service et sa bière (pivo) sont accueillants. Une chance, il y a de l'électricité dans ma chambre. Avec le fracas de l'air dans les tuyaux, l'eau chaude sort brutalement de la pomme de douche. Allez, une soupe (délicieuse) et au lit !

(à suivre)

lundi 18 février 2008

Des insectes développent des résistances aux insecticides OGM

Pour la première fois, un insecte résistant aux insecticides OGM est apparu. Helicoverpa zea, est une sorte de papillon blanchâtre, ressemblant aux mites, qui vit aux Etat-Unis. Des résistances sont apparues chez cet insecte ravageur du coton, dans une douzaine de champs de coton dans le Mississipi et l’Arkansas, 7 ans après l’introduction de coton Bt dans ces Etats. Des chercheurs de l’université d’Arizona ont étudié les insectes pendant plusieurs années. Il se trouve que l’insecte ravageur a développé au fil des ans une capacité à résister à la toxine « Cry1ac » délivrée par le coton OGM bt. Ce phénomène de résistance avec les OGM est le premier cas observé et analysé par des scientifiques. Si le phénomène s’étend, il faudra à nouveau changer de pesticides dans les cultures ou augmenter la dose de poison dans les plantes. Dans les deux cas, c’est une nouvelle preuve de l’échec de la stratégie du « tout OGM » pour défendre les cultures.

mercredi 13 février 2008

Faire de la production intégrée au lieu d'utiliser des intrants

Un programme de recherche sur les cultures respectueuses de l’environnement a été lancé en novembre dernier par un groupement d’intérêt scientifiques, dont l’INRA (l’Institut national de recherche agronomique) et l’Interfel (l’interprofessionnel des fruits et légumes). De son petit nom PICLég (Production Intégrée en Cultures Légumières), ce programme a pour objectif de concevoir des systèmes de cultures (en plein champs ou sous serres) moins dépendants de la chimie. En faisant de la lutte intégrée (en utilisant des prédateurs biologiques comme les coccinelles pour manger les pucerons) les chercheurs définiront les perspectives de développement de ce type d’agriculture.
Une mesure concrète, dans la droite ligne du tournant pris fin 2005 par l’Inra dans son rapport rendu aux ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie qui faisait déjà l’éloge de la production intégrée. Les conclusions du rapport de 2005 ne sont donc pas restées des paroles en l’air. C’est une vraie bonne nouvelle car l’Inra semble jouer de plus en plus son rôle de conseiller agronomique et de moins en moins celui de marionnette des syndicats agricoles et des lobbys de l’agro-industrie qu’elle avait l’air de jouer jusqu’à présent.

lundi 11 février 2008

On arrête le labour!

Les agriculteurs arrêtent de retourner la terre sur plusieurs mètres. C’est ce qui ressort d’une étude publiée jeudi 7 février, par le ministère de l'agriculture, selon laquelle près d’un tiers des grandes cultures plantées cette année l’on été sans retourner la terre. Cette pratique, fortement développée dans les années 50 avec des concours de labour dans les villages, dans un temps où la France cherchait à atteindre l’autosuffisance alimentaire, est considérée comme traumatisante pour le sol.
En effet, le labour met sens dessus dessous les microbactéries qui fabriquent l’humus. Cette pratique désorganisent les chaînes biologiques. Cette désorganisation entrainait une forte érosion des sols. Toute la bonne terre partait avec les eaux de pluie dans les cours d’eau limitrophes. Le labour était surtout néfaste aux vers de terre, qui contribuent à l’aération des sols. Avec la pratique du non labour, les agriculteurs voient augmenter la biomasse microbiennede 327 % et la biomasse lombricienne de 575%.
Seul inconvénient du non labour des cultures : un développement des mauvaises herbes. Là où certains décident de forcer sur les herbicides, d’autres agriculteurs reviennent à des pratiques de désherbages mécaniques, comme Philippe Desbrosses, à la ferme de Sainte Marthe. Comme le fait remarquer un agriculteur du Tarn, avec le non labour : « Le sol redevient le pilier de l’agriculture »

vendredi 8 février 2008

Traité de Lisbonne : mer peu agitée

Jeudi 7 février, la météo politique a été d’une grande justesse dans ses prévisions. Comme prévu, la mer fut calme et peu agitée au sein de l’Assemblée Nationale. Paris a ratifié le traité de Lisbonne : 336 voix contre 52 voix. La France a sauvé la machine européenne. Ouf ! Le temps va redevenir au beau fixe. De la vague déchaînée du « Non » français du 29 mai 2005, il ne reste plus qu’un vulgaire clapotis sur les rivages européens. Ce traité doit entrer en vigueur le 1er janvier 2009 et va amarrer le… 31 mars 2017, seulement. Une fois les Français entrés à bon port, l’Europe va ressembler à une longue croisière où ses habitants vont avoir l'air de s'ennuyer... de s'ennuyer...Mer calme et peu agitée, la météo nous l’avait pourtant bien dit... Non, même de ça, personne ne tient compte!

mardi 5 février 2008

Vieille habitude













Granada, España, 26 janvier 2008

OGM : Avoir le sens de la formule

«La liberté de cultiver des OGM destinés à l’alimentation ou de ne pas le faire est garantie.» Traduction: « OU tu plantes des OGM, OU tu n’en plantes pas ».
Cette « traduction » faite par un lecteur de Libé dans les commentaires du journal en ligne, est celle du projet de loi sur les OGM présenté en première lecture au Sénat ce mardi.
En effet, depuis le lointain Grenelle, en octobre 2007, les associations de protection de l’environnement avaient été ravies de découvrir le texte : « «Libre choix de produire et de consommer sans OGM» qui devait être l’article 1 de la loi sur les OGM.
Depuis le Grenelle, le président de la république, Nicolas Sarkosy, a appuyé les positions de Michel Barnier, ministre de l’agriculture, plutôt que les propos de Jean Louis Borlo, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, plutôt défavorable aux OGM.
Le texte évoque donc la «liberté de cultiver avec ou sans OGM». Cette nouvelle formule faisait apparaître la possibilité d’une coexistence entre les deux modes de culture, alors que les conclusions du Grenelle ne l’évoquait pas. Pourtant cette formulation continuait de gêner (on le comprend) ceux qui veulent mettre des OGM partout. En effet, la « liberté de produire sans », pouvant conduire à des procès pour contamination. Jean Bizet, Sénateur UMP, et patron du groupe de travail sur les OGM au Sénat a donc déposé un amendement pour que la phrase soit modifiée. Ce nouveau texte serait le suivant «La liberté de cultiver des OGM destinés à l’alimentation ou de ne pas le faire est garantie.». Magie de la formule : aucune loi ne protègera les petits producteurs bio. Comme le fait remarquer le sénateur vert Jacques Muller, rare représentant du camp adverse dans le groupe de travail sur les OGM : « Quand on crée une loi, c’est pour protéger les faibles. Dans ce débat sur les OGM, le texte a dérivé pour arriver à un « droit de polluer ». C’est très grave »

lundi 4 février 2008

audioguide pour deux













Granada, España, 26 janvier 2008

Calle Angulo, n° uno (troisième épisode)

Je sais maintenant pourquoi je suis descendu à Grenade, c’est par l’innocente faute de ces photographies de hauts lieux du tourisme et de la culture mondiaux qui égayaient les compartiments des trains il y a encore une vingtaine d’années de cela puisque j’étais alors lycéen. Je dois donc mon envie de Grenade très probablement à ces vues de l’Alhambra exubérante sur papier noir et blanc, entre les photographies du Mont-Saint-Michel, du viaduc de Gabarit ou du Pont du Gard.

L’Alhambra écrase la ville de sa superbe, légèrement retranchée derrière un rideau d’arbres, elle reste prête à tous les sièges, à toutes les avanies, silencieuse et sage, forte de son histoire millénaire et des trésors qu’elle garde en son sein, des conspiratiosn et des amours qu’elle a abrité. Il n’est guère utile de rajouter aux superlatifs quant à cette forteresse parcourue chaque année par des hordes de touristes plus ou moins polis, plus ou moins japonais, qui sont obligés de pointer à heure fixe pour entrer dans les palais Nasrides ou prendre la queue afin de contempler les jardins suspendus de la Generalife où l’eau jaillit de toute part sous la simple mais universelle gravitation. Soyons gré aux souverains d’Espagne d’avoir fait leur ces palais, de les avoir protégés, conservés, menagés plutôt que de les mettre bas. Soyons gré à Charles Quint d’avoir voulu construire un autre palais qui trône complètement incongru et lourdingue, qui roule des épaules sans parvenir à être crédible au milieu de l’espace plutôt que de saccager le leg des arabes.

Mais c’est donc au numéro un de cette rue Angulo, transformée depuis en hôtel, dans cette maison appartenant au chef de la phalange, de ses amis pourtant, que s’était réfugié Federico Garcia Loca, icône de l’Espagne toute entière, adulé mais aussi “rojo”, rouge, suppôt de Moscou, agitateur forcément, c’est ici qu’il s’était réfugié après avoir senti le vent du boulet passer en sa maison, la Huerta Sant Vicenta, distance d’un petit quart d’heure de marche et ceinte alors de vergers, maison toujours ouverte au coeur du parc qui porte le nom du poète mais dont la visite n’apporte rien, ou si peu, quant à la connaissance qu’il est possible d’acquérir sur Federico, sinon par l’écho donné à son œuvre par les artistes contemporains dont les travaux figurent en bonne place au rez de chaussée et à l’étage.

dimanche 3 février 2008

La multiplication des portraits













Granada, España, 26 janvier 2008.

Calle Angulo, n° uno (deuxième épisode)

Nous sommes à Grenade, en janvier, il fait frais et froid le matin mais doux dans la journée, au soleil qui fait luir un pleu plus loin les flancs généreux et couverts de neige de la Sierra Nevada, fidèle aux cartes postales disséminées de part le monde depuis les boites à lettre en forme de tête de lion de la ville.Le centre ville est dense clair lisible, comme si le temps avait marqué les frontières de son ouvrage.

Ici, avec la rue Elvira, haut lieu des nuits grenadines prend fin la Grenade médiévale, les quartiers Arabe et juif, qui isolent le quartier gitan repoussé en périphérie sur les collines acariâtres qui ceignent la ville en son Est. Tandis qu’au sud et à l’Ouest, la ville moderne, bâtie à l’espagnole, avec force logement collectif, contente ses appétits d’espace en grignotant la plaine place sous la surveillance de la forteresse. Flâner à Grenade en ouvrant les yeux et les oreilles revient à plonger dans l’histoire de l’occident pour aller flirter avec quelques unes de ses aspérités, des ses moments les plus glorieux comme des plus tragiques. Symbolique, le vaste momument situé au terme de la Gran Via Colon, met en scène et en cuivre la grande Isabelle la Catholique, assise sur son trône et sur un coussin de travers, couverte de merde de pigeon, se faisant expliquer par Christophe Colomb l’essence de son projet, de son ambition folle.

Retournement cynique de l’histoire, ou facétie d’urbaniste, le monument est aujourd’hui cerné d’un flot de voitures - enserré dans un de ces ronds points qui vous fait paraître stupide à la moindre incartade - tout comme le voyage de Colomb vers les Indes allaient commencer de cerner la terre entière.

Traîner ses savates dans l’ancien souk, contre lequel la cathédrale colossale vient buter, impose de prendre en considération que Grenade fut, plus de sept siècles durant, sous gouvernance musulmane, liée à Damas l'orientale, que l’art et l’Islam ont laissé des joyaux au cœur même de la hautaine Alhambra. Des églises d’ailleurs, Grenade en compte presque une à chaque coin de rue. À tel point qu’elles semblent former l’ossature même du tissus urbain, la revanche du catholocisme, toujours influent dans le pays, fut telle qu’elle a presque évincée toutes les autres religions depuis lors. La Mosquée a disparu, à sa place, la cathédrale en impose arborant en façade, au dessus d’une de ses portes, une inscription sans équivoque qui rappelle que seul le patronnage de la foi et de la justice a pu permettre l’expulsion des musulmans d’Espagne, en 1492.

(à suivre, si ça vous intéresse)

samedi 2 février 2008

Nostalgie tenace




















Granada, España, 26 janvier 2008

Calle Angulo, n° uno (premier épisode)

En janvier, froid sec du matin, brouhaha décent de la ville un peu plus loin, occultée par les immeubles. La lumière tombe oblique sur les pavés de la rue, de cette rue, parallèle à deux ou trois autres du même acabit qui relient plus ou moins, selon leur bon vouloir, la plaza de los lobos, la place des Loups, à la plaza de la Trinitad. Tout un programme. Presque au coin de la rue avec la place des loups, la pension où j’ai élu domicile pour quelques dizaines d’heures, à l’autre extrémité à proximité de la place de la Trinité, l’hôtel de la Reine Christine, nommé ainsi - selon les serveurs du bar - parce que la fille de la patronne s’appelait Christina, fait luir ses étoiles dans la demi pénombre de la matinée. Le soleil peine à se faufiler dans ces rues courtes et encaissées mais propres à permettre de marcher toujours à l’ombre malgré la chaleur de midi en été. C’est ici, dans cette rue qui compte également un bar, un imprimeur, des immeubles d’habitation ainsi que, juste en face, une boutique discrète d’effets religieux, dans cette rue qu’il est sorti entre ses bourreaux, ayant déjà compris vraisemblablement, à la fin du mois d’août 1936. Ce n’était pas une année comme une autre, l’europe bruissait déjà vivement du choc entre les forces réactionnaires déjà ancrées dans une féodalité moderne du capitalisme anglo-saxon mâtinée de nationalisme et celles, communistes, qui prônaient alors le progrès partagé et le paradis sur Terre. L’Europe bruissait, s’échauffait, mais l’Espagne, elle, déjà pleurait ses morts en se déchirant.

(à suivre)

vendredi 1 février 2008

Le beau sourire incongru













Granada, España, 24 janvier 08

jeudi 31 janvier 2008

Par le bout de l'âme













Granada, España, 23 janvier 2008

La France sommée de rattraper son retard dans le traitement des eaux usées.

La Cour Européenne vient de menacer la France de lourdes amendes si elle n’appliquait pas une législation datant de 1991 sur le traitement des eaux usées dans les villes de plus de 10 000 habitants. Or, en France, il y a encore 140 localités (dont la ville de Paris) qui continuent à déverser des eaux non traitées dans des zones déclarées comme sensibles. Les communes devraient normalement collecter ces eaux et les traiter pour qu’elles ne polluent pas les cours d’eaux où elles sont rejetées. Les milieux d’eau douce ou marins sont sensibles aux pollutions, une surcharge en azote par exemple, peut encourager la prolifération d’algues et étouffer ensuite toute autre forme de vie. La date butoir pour équiper les d'installations de traitement des eaux résiduelles était le 31 décembre 2000. Huit ans de retard sur la date butoir et la France essaye toujours de contourner la loi pour ne pas construire les installations manquantes….Les poissons ont encore bien le temps de s’étouffer.

mercredi 30 janvier 2008

Une solitude infinie













Granada, España, 25 janvier 2008

mardi 29 janvier 2008

vendredi 25 janvier 2008

Sarko : ridicule ou dangereux ?

Prêt à tout pour gravir des sommets, notre Président fait rire de lui. La presse internationale s'en donne à cœur joie pour fustiger le mauvais goût et le manque de sens du ridicule de Nicolas Sarkozy. De Barcelone à Londres en passant par Buenos Aires, les journalistes étrangers dénoncent "la politique de l'érection permanente", son "style plus Bidochon que flaubertien", le "Sarko show qui phagocyte les valeurs de la France éternelle" (lire Courrier International du 17 janv. pages 7 et 8). Son style bien à lui fait rire certains, en inquiète d'autres. Qu'il emmène à l'étranger dans ses bagages la douce Carla ne met pas l'humanité en péril. Qu'il emmène aussi avec lui Anne Lauvergeon - brillante présidente du groupe Areva - et multiplie l'implantation de centrales nucléaires dans le monde pose davantage problème. (lire Courrier International du 24 janvier. Page 9) En Europe, l'énergie nucléaire est une aubaine dont nos ingénieurs maîtrisent globalement la complexité. La question des déchets radioactifs reste pourtant sans solution à l'heure actuelle. Qu'en sera-t-il dans les pays du sud de la Méditerranée, au Moyen-Orient ou dans le Golfe ? "Le nucléaire, même civil, est tout sauf Halal", explique Akram Belkaïd du Quotidien d'Oran. Permettre en terre d'Islam de développer une énergie potentiellement dévastatrice, est-ce ridicule ou dangereux ? Notre Président actuel y perçoit avant tout une source de profit rapide qui verrait la France - donc lui - retrouver une certaine suprématie. Mais le prix à payer est colossal : du nucléaire civil au nucléaire militaire le pas est franchissable et la France pourrait bien devenir la succursale mondiale fabriquant et recyclant à tour de bras - les nôtres - du combustible nucléaire… 

jeudi 24 janvier 2008

Une jurisprudence dans l'adoption par les couples homosexuels

La France a violé le principe de non-discrimination inscrit dans la Convention Européenne des Droits de l’Homme. C’est ce qu’en a décidé la Cour de Justice européenne dans une affaire d’adoption par deux femmes homosexuelles qui se sont vue refusé l’agrément à cause de « l'absence d'image ou de référents paternels susceptibles de favoriser le développement harmonieux d'un enfant adopté ». La Cour européenne a jugé que cette absence de référent paternel ne posait pas de problème en soi, mais par contre, que la décision de ne pas donner l’agrément aux deux femmes relevait de leur orientation sexuelle. Cette jurisprudence peut désormais servir aux parents homosexuels qui jusque-là hésitaient à faire leur demande d’agrément pour une adoption. Neuf pays européens admettent aujourd'hui l'adoption par les couples homosexuels : l'Allemagne, de la Belgique, du Danemark, de l'Espagne, de l'Islande, de la Norvège, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suède.

mardi 22 janvier 2008

un flipper grandeur nature
















Montpellier, Parc de Grammont, 10 janvier 08

mercredi 16 janvier 2008

Les antibiotiques, c’est pas automatique !

La campagne de publicité, lancée en 2002, a fait mouche. La consommation d’antibiotiques a chuté de 23, 4%. Les enfants de moins de 6 ans sont les plus grands bénéficiaires de ce nouveau comportement, puisque qu’on constate une baisse de 34, 3% de la consommation d’antibiotique pour cette tranche d’âge.

Malgré cela, la France reste le deuxième pays le plus grand consommateur d’antibiotiques après la Grèce. Or, la consommation inappropriée d’antibiotiques entraine la formation de résistances bactériennes. Les antibiotiques, rappelons-le, servent à détruire les bactéries, pas les virus. Les infections virales se soignent en quelques jours, naturellement, sans que l’on prenne d’antibiotiques ! Cet hiver 2007-2008, selon les projections du réseau Sentinelles-Inserm, 4 millions de Français devraient attraper la grippe. Alors si vous en faites partie, suivez ce conseil : reposez vous beaucoup, prenez des antalgiques…mais pas d’antibiotiques !


http://www.antibiotiquespasautomatiques.com/

lundi 14 janvier 2008

mardi 8 janvier 2008

Kenya : relents de barbarie ?

Dans les campagnes kenyanes, certains ont fêté le nouvel an à coups de machette… Beaucoup ont sombré dans l'horreur de la haine aveugle, beaucoup ont perdu la vie. Triste début d'année dans l'un des rares pays d'Afrique de l'ouest où - pensait-on - la stabilité politique avait fait sa place. On ne peut que frémir en lisant les témoignages de cruauté et en voyant les vestiges des massacres. On ne peut que craindre un nouveau Rwanda quand on apprend que Kikuyus, Luos et Kalenjins s'entretuent. Le contexte est pourtant différent. Au Kenya, une quarantaine d'ethnies cohabitent intelligemment. Depuis l'indépendance du pays en 1963, elles ont montré qu'elles savent s'allier entre elles. Comme ailleurs, les intérêts économiques dictent les comportements politiques. Au quotidien, les Kenyans souffrent davantage de la confiscation des richesses que de la confiscation du pouvoir par certains hommes. Leur pays est riche, le tourisme est une manne qui semble inépuisable et dont chacun veut profiter. Comme ailleurs, certains leaders de partis brandissent le fanion communautaire - identitaire - pour arriver à leurs fins. Ils y arrivent, quitte à réveiller les pires réflexes barbares que l'homme de tout continent, toute culture, garde tapis en lui.