lundi 31 mars 2008

B*otanic se lance dans le développement durable.


Ils se sont donnés trois ans. Trois ans pour réformer complètement leur entreprise et leurs produits. Dans ce « pacte » qu’ils vont engager avec le consommateur, les magasins de jardinage B*otanic ont prévu de tout changer : de jardiner, de produire, de commercer autrement. Leur idée ? Faire entrer le développement durable dans l’ensemble de leur offre publique. Vaste chantier. Depuis leur fournisseur jusqu’aux acheteurs, faire bouger les mentalités. Moins d’emballage, moins de transports, zéro pesticides, multiplier les meubles de jardin en bois certifiés, les pots recyclables en sphaigne et en bois et aller jusqu’à proposer des décorations de Noël, qui ne seront plus achetées en Asie mais fabriquées par des artisans français. Pour encourager ces changements, B*otanic mettra à disposition des clients une bibliothèque, un marché bio et des cafés philo écolos. Ce changement, ils l’avaient initié en janvier 2008, avec un acte fort, retirer de leurs rayons tous les produits phytosanitaires (pesticides) et proposer systématiquement à leurs clients des produits moins dangereux pour le jardinage. Mais se lancer dans le développement durable est un changement de grande ampleur. Cela met l’entreprise devant bien des difficultés : comment être sûrs à 100% des produits labellisés « commerce équitable » ? Comment responsabiliser les fournisseurs ? « Nous nous engageons dans une grande démarche : devenir la 1ère chaîne alternative proposant des produits qui protègent l’environnement et la santé humaine. » explique Christine Viron, responsable du développement durable chez B*otanic. « Nous ne savons pas encore si notre bilan sera bon, si nous réussiront tous les points de ces engagements, mais nous voulons au moins essayer de changer »…Rendez- vous en 2010 donc, pour voir si ces engagements seront tenus. D’ici là…souhaitons leur bon courage.

vendredi 21 mars 2008

Devenez Phénologue! (billet spécial printemps)

La phénologie, c’est l’étude de l’apparition d’événements périodiques dans la nature, par exemple, le retour des hirondelles, l’apparition des bourgeons ou les premières fleurs au printemps. Avec le changement climatique, les cycles ont été bousculés. Certains arbres fleurissent trop tôt, des insectes pollinisateurs n’ont rien à manger. La photosynthèse capte le CO2 dans l’air. Or les périodes de photosynthèse varient avec le changement climatique. Cela a une incidence sur la concentration de carbone dans notre atmosphère. Pour étudier ces phénomènes, le CNRS vient de lancer L’Observatoire des Saisons. Un guide interactif sur Internet où chaque citoyen peut rentrer des données sur un sujet choisi : un carré de forêt à coté de chez lui, les arbres fruitiers de son jardin ou encore les insectes du jardin public à deux pas de là. Avec cette grande enquête à l’échelle de la France le CNRS espère collecter des données pour modéliser des systèmes et donc connaître plus précisément l’évolution de la nature et du climat. Si vous voulez apporter votre petite pierre à l’édifice, visitez leur site !


http://www.obs-saisons.fr/rubrique.php3?id_rubrique=3

lundi 17 mars 2008

L’association Kokopelli condamnée

La condamnation est tombée : 12.000€ pour le grainetier Baumaux et 23.000€ pour l’Etat et la fédération des industriels de la semence (FNPSPF). Kokopelli, qui tire son nom d’un dieu amérindien, est une association regroupant une dizaine de producteurs de semences anciennes et oubliées, non inscrites au catalogue officiel. Alors que 95% des variétés potagères ont disparu depuis le début du 20ème siècle, Kokopelli s’acharne à conserver une biodiversité de goûts, de formes et de saveurs inestimable. N’ayant pas le droit de vendre ces variétés anciennes, Kokopelli a décidé d’en offrir à ces membres, avec pour seule obligation de faire pousser la variété et de récolter ensuite de nouvelles graines. Or, en France, même le don de graines est illégal. Face à eux, quelques multinationales, qui se sont données pour mission d’éradiquer les savoirs alternatifs afin de garder le monopole sur les semences. Malgré les effets d’annonce du gouvernement (quelques jours après la condamnation de Kokopelli, alors que des centaines de messages affluaient de toute la France en soutien à l’association, Nathalie Kosciusko-Morizet, sécrétaire d'Etat chargée de l'écologie, a annoncé sur France Inter qu’elle ne laisserait pas l’association tomber) ils devront bien payer cette amende, et toutes celles qui suivront, car ils continueront à donner à leur membres des graines anciennes.
Pendant ce temps, en Norvège, on inaugure à grand frais une « Arche de Noé des semences », pour conserver dans le permafrost les graines qui nous servirons dans le futur. Mais lorsque les OGM auront contaminé tous les champs, qui aura les moyens d’aller chercher des graines dans cette arche ? Sûrement pas le jardinier amateur, mais bien quelques multinationales privilégiées.

lundi 3 mars 2008

Skenderaj, berceau de l'indépendance kosovare


La petite ville de Skenderaj (en albanais) - Srbica (en serbe) - est le berceau de l'armée de libération du Kosovo (UCK). Hashim Thaci, l'actuel Premier ministre qui déclara l'indépendance de la province le 17 février 2008, est né ici. Engagé dans les premiers groupes armés clandestins d'Albanais du Kosovo, il devint l'un des leaders de l'UCK. Ses détracteurs lui prêtent toutes sortes d'activités mafieuses et criminelles qui auraient financé la lutte indépendantiste (voir Courrier International n°904 - 28 fév au 5 mars 2008).
Dans cette petite localité rurale, où vivent 12.000 Albanais, divers monuments rendent hommages aux héros et martyrs de la "guerre de libération". Dans un gigantesque cimetière, reposent l'ancien commandant de l'UCK Adem Jashari, et 56 membres de sa famille et amis. Ils furent tous assassinés le 6 mars 1998 sur ordre de Slobodan Milosevic. Par ce crime, le Président serbe pensait décapiter le mouvement indépendantiste kosovare. L'effet fut inverse. 
Aujourd'hui, la maison d'Adem Jashari est devenue un lieu de pèlerinage. Les Albanais, qui le considéraient comme leur Robin des Bois, la visitent en famille. Un échaffaudage construit tout autour de la bâtisse en ruine permet d'observer de près les exactions : impacts de balles, tirs d'obus et poutres calcinées. Visiblement, les Serbes n'ont pas fait dans la dentelles. L'effigie du commandant est partout : photo géante, buste grandilocant. A 200 m de là, une autre maison dévastée est elle aussi munie d'échaffaudages. Devant, sur une stèle en pierre noire sont gravés les visages des parents Jashari, eux aussi supprimés.